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3 mai 2006

Aller-retour en enferGyurka, un jeune adolescent

Aller-retour en enfer
Gyurka, un jeune adolescent hongrois déporté, doit survivre à l'horreur
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Ce n'est pas un énième film sur l'Holocauste. Tiré du roman éponyme, du prix Nobel de littérature 2002, Etre sans destin respecte la trame du récit largement autobiographique d'Imre Kertész.

Jeune Juif hongrois, "Gyurka" est pris dans une rafle à l'âge de 14 ans. Avec ses camarades, il se retrouve entassé dans un wagon, rempli d'"étoiles jaunes". Au grand soulagement des passagers affaiblis par le manque d'eau et de nourriture, le train atteint sa destination. Gyurka et ses amis déchiffrent avec peine le nom de cette gare inconnue : Auschwitz-Birkenau. Commence alors pour Gyurka une lente descente aux enfers qui le mènera de camp en camp, dont celui de Buchenwald. Il manque de mourir. Son agonie s'achève lorsque le camp est libéré par les Américains.

Le temps des bourreaux
De retour à Budapest, le jeune rescapé retrouve sa maison occupée par des inconnus. Sa famille a disparu. Face au malaise, voire à l'hostilité de ceux qui sont restés, Gyurka doit apprendre à vivre avec l'indicible.

Se démarquant des versions hollywoodiennes de la Shoah, Lajos Koltai s'en est tenu à l'approche personnelle de l'écrivain. "Le temps n'appartient pas au personnage mais aux bourreaux", explique Imre Kertész.

Parfois dérangeant, ce dernier évoque aussi les "bonheurs" du camp, ces petites pauses dans l'horreur qui laissent affleurer de brèves sensations d'un plaisir quasi végétatif. C'est "la permission de rester allongé, de ne pas être battu, c'est une aube magnifique qui se lève sur le camp". Mais, pour cet écrivain rescapé, assimiler les survivants à des héros, comme le fait Spielberg dans sa Liste de Schindler , "c'est absurde" parce qu'"il n'y a aucune victoire possible dans le système concentrationnaire".

Lorsqu'il a su qu'il avait décroché le rôle principal, deux semaines avant le début du tournage, le jeune Marcell Nagy fut tellement submergé par l'émotion qu'il s'évanouit. Dans le film, Gyurka reste debout. Mais une partie de lui est bien morte, à jamais.

Claire Cousin
metro_chezvous6

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